Les étudiants étrangers comme source de main-d’œuvre

Les étudiants étrangers comme source de main-d’œuvre : un sommaire des tendances récentes

Au Canada, le nombre d’étudiants étrangers (exprimé dans la présente étude sous forme de nombre de titulaires de permis d’études au Canada possédant un permis valide en date du 31 décembre d’une année donnée) a augmenté de façon constante depuis le milieu des années 2000 pour atteindre 638 300 étudiants étrangers en 2019. En raison de la pandémie de COVID-19, il y avait 528 200 étudiants étrangers en 2020, en baisse de 17 % comparativement à 2019. Il s’agit également de la première baisse annuelle de la population d’étudiants étrangers au Canada recensée en 20 ans. Le nombre d’étudiants étrangers a augmenté pour atteindre 621 600 en 2021.  Le nombre d’étudiants étrangers a augmenté considérablement à l’échelle mondiale. Au cours des dernières années, le Canada est arrivé au premier rang parmi les autres grands pays occidentaux en ce qui a trait à la hausse de la population d’étudiants étrangers. La croissance plus rapide du nombre d’étudiants étrangers qui arrivent au Canada est probablement liée à la fois à l’environnement d’accueil changeant dans les autres principaux pays d’accueil (surtout aux États-Unis, où le taux d’admission de nouveaux étudiants étrangers de niveau postsecondaire a chuté de 23 % entre 2016 et 2019) et aux mesures concrètes adoptées par le gouvernement du Canada et le secteur de l’éducation dans le but d’attirer des étudiants étrangers (Crossman et autres, 2021a).

Environ 3 étudiants étrangers sur 10 arrivés au Canada en 2000 ou plus tard sont devenus des immigrants ayant obtenu le droit d’établissement dans les 10 années qui ont suivi

Il y a de nettes différences dans les taux de transition vers le statut de résident permanent selon le programme d’études. Plus de la moitié des étudiants étrangers qui sont venus au pays pour obtenir une maîtrise ou un doctorat dans les années 2000 sont devenus des résidents permanents dans les 10 années qui ont suivi, comparativement à 1 étudiant étranger sur 3 qui étudie pour obtenir un baccalauréat.  Les taux de transition varient aussi selon le pays d’origine. Les étudiants étrangers du Nigeria, de l’Inde, du Vietnam et de la Chine présentaient des taux de transition de deux à trois fois plus élevés que ceux des autres pays dans les 10 ans suivant l’obtention du premier permis d’études. Cependant, alors que les taux de transition des étudiants étrangers du Nigeria, du Vietnam et de la Chine ont baissé considérablement dans l’ensemble des cohortes d’arrivée, les taux des étudiants étrangers de l’Inde ont augmenté. Les étudiants étrangers qui ont obtenu un permis de travail affichaient un taux de transition vers la résidence permanente beaucoup plus élevé que ceux qui n’en ont pas obtenu. Ainsi, 6  étudiants étrangers sur 10 qui occupaient un emploi (rémunéré) pendant leurs études ou par la suite sont devenus des immigrants ayant obtenu le droit d’établissement dans les 10 ans suivant l’obtention de leur premier permis d’études. Cette proportion passe à moins de 2 sur 10 pour les étudiants qui n’ont pas travaillé.

 

La proportion des étudiants étrangers déclarant des gains pendant les études a augmenté, les gains les plus élevés étant affichés parmi les étudiants au niveau collégial

Les hausses du nombre d’étudiants étrangers observées au cours des deux dernières décennies, de même que les programmes conçus pour faciliter leur disponibilité pendant leurs études, illustrent que cette population joue un rôle croissant sur le marché du travail canadien. La proportion des étudiants étrangers ayant un revenu d’emploi rémunéré parmi l’ensemble des travailleurs rémunérés a augmenté, passant de 0,1 % en 2000 à 1,4 % en 2018, ce qui signifie que le nombre d’étudiants étrangers ayant un revenu d’emploi rémunéré a décuplé, passant de 21 800 à 277 400. Notamment, le taux de participation des étudiants étrangers au niveau collégial sur le marché du travail a augmenté considérablement, passant de 7 % en 2000 à 57 % en 2018.

Les étudiants étrangers représentent une source de main-d’œuvre croissante pour le marché du travail canadien qui va au-delà des périodes visées par l’étude.

Lorsque les étudiants étrangers décident de rester au Canada pour travailler après l’obtention de leur diplôme, l’une des principales façons de procéder est au moyen du Programme de permis de travail post diplôme (PPTPD). Il s’agit d’un programme à l’intention des travailleurs temporaires qui offrent des perspectives d’emploi aux étudiants étrangers ayant obtenu leur diplôme. Le nombre d’étudiants étrangers qui participent au PPTPD après leurs études a augmenté considérablement, ce qui est attribuable aux nombres croissants d’étudiants étrangers au Canada et à la proportion plus élevée d’étudiants étrangers obtenant un permis de travail post diplôme (PTPD) après qu’ils ont terminé leurs études. Depuis 2010, les taux de participation au PPTPD sont plus élevés chez les étudiants étrangers qui obtiennent leur diplôme au niveau collégial ou de la maîtrise, comparativement aux étudiants étrangers ayant obtenu un baccalauréat ou un doctorat. La participation au marché du travail par les titulaires d’un PTPD (ce qui est déterminé par la proportion de titulaires d’un PTPD ayant des gains positifs d’après le feuillet T4) demeure assez stable de 2008 à 2018 : environ trois quarts des titulaires d’un PTPD déclarent des gains sur un feuillet T4 annuellement.

Pour les étudiants étrangers qui deviennent des résidents permanents, il faut un certain temps avant que les diplômes canadiens tracent le chemin vers de meilleurs résultats économiques

Au cours de la période de 2000 à 2019, la proportion de nouveaux demandeurs principaux des programmes d’immigration économique ayant fait des études au Canada s’est accrue, passant de 6 % à 38 %. Les immigrants ayant fait des études au Canada étaient plus jeunes, avaient un niveau de scolarité plus élevé, étaient plus susceptibles de parler une langue officielle et bien plus susceptibles d’avoir réalisé des gains au Canada avant l’admission, comparativement aux immigrants qui n’ont pas fait d’études au Canada. Au cours des deux premières années suivant l’immigration, les demandeurs principaux de la catégorie économique ayant fait des études au Canada ont enregistré des gains nettement plus élevés que ceux qui n’ont pas fait des études au Canada. Cet avantage était entièrement attribuable à leur meilleure connaissance des langues officielles et à une proportion beaucoup plus grande d’expérience de travail au Canada. Parmi les demandeurs ayant des profils linguistiques semblables et une expérience de travail au Canada avant l’admission, les demandeurs ayant fait des études au Canada ont enregistré des gains nettement moins élevés que ceux n’ayant pas fait d’études au Canada, en raison surtout de leur tendance à poursuivre d’autres études au cours des premières années suivant leur immigration.

Les immigrants économiques ayant fait au moins une année d’études au Canada ont des gains plus élevés 10 ou 11 ans suivant leur immigration, comparativement aux immigrants n’ayant pas cette expérience, peu importe s’ils ont des antécédents de travail au Canada avant l’admission. D’après ces constatations, pour les immigrants économiques qui sont de nouveaux diplômés et de nouveaux venus sur le marché du travail, les diplômes canadiens mènent vers de meilleurs résultats économiques à long terme

 

Par Eden Crossman, Youjin Choi, Yuqian Lu et Feng Hou

 

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